C'est
en 1697 par le traité de Ryswick que l'Espagne concède à la France
la partie occidentale de l'ancienne Hispaniola, découverte par
Colomb en 1492, qui prend désormais le nom de Saint-Domingue1.
La culture de la canne à sucre puis du café font la fortune de la
colonie française où prospère une classe de grands propriétaires
blancs. Saint-Domingue est alors la colonie la plus riche des
Antilles grâce à un sol fertile et un climat idéal qui produit
sucre, café, cacao, indigo, tabac, coton, ainsi que certains fruits
et légumes pour la métropole. Pour cultiver les plantations et en
l'absence d'un flux migratoire suffisant en provenance d'Europe, le
commerce triangulaire apporte sur l’île des milliers d'esclaves
venus d'Afrique occidentale qui rapidement deviennent la population
la plus nombreuse de l’île avec 500 000 personnes en 1789. Entre
ces deux groupes sociaux et raciaux se développe peu à peu une
classe de mulâtres ou d'esclaves affranchis, socialement inférieure
aux blancs, mais jalouse de sa distinction vis-à-vis des esclaves
noirs.
Le système colonial fonctionne tant bien que mal avant que la déflagration n'éclate en écho aux événements qui secouent la métropole à partir de 1789. Au bout du chemin, c'est une nouvelle nation qui voit le jour, la première République noire du monde.
David FRANCOIS